j aime ces matinees dans les zones desertiaues, le ciel bleu pale sans nuages, l air cristallin et montagnard dans sa fraicheur. On a l impression que les poumons s ouvrent enfin, ce n est plus la respiration rapide et saccadee de la brousse mais plutot une degustation et en meme temps que l air on aspire la serenite ambiente.
Personne sur la route, aucun animal visible, rien ne bouge, des arbustes, du spinnifex, des panneaux attention zone inondable suivi par celui attention aux vaches - on le connait celui la on le suit depuis avant Carnavon-, beaucoup de mineral et des collines - un faux air d Ecosse avec leurs landes aux couleurs parme, rose qui changent avec le soleil pour devenir jaunes puis marron et ocre au soleil couchant.
Nous voici en route pour Tom Price, ville la plus haute du western australia, ville miniere, du fer cette fois. Elle s appelle Tom Price en hommage a Monsieur Tom Price qui decouvrit il y a une vingtaine d annees le gisement immense de fer auquel la ville doit sa naissance.
Le pauvre homme a pris sa retraite à 71 ans et de retour aux Etats Unis a été terrassé par une attaque cardiaque foudroyante à la suite d'un appel de la compagnie minière confirmant la découverte d'un énorme gisement de fer là où il l'avait indiqué.
Une décision s'impose : quelle route choisir ? rester sur la route goudronnée et faire 80 kms de plus ou prendre la route en terre plus courte ? nous irons donc voir l'état de celle ci. La matinée avance, nous venons de croiser la première carcasse de kangourou entourée d'un rapace et de corbeaux, deux voitures nous croisent nous échangeons l'outback wave salut traditionnel, un petit signe de la main entre voyageurs.
Une vache sur le bord de la route sur le point de traverser s'arrête pour nous regarder passer (qui est le plus intéressé ?) puis nous en voyons plusieurs petits troupeaux, certaines minces ,d 'autres squelettiques des zébus, des petits veaux suivent leurs mères, elles cherchent le portail pour rentrer sur une propriété.
Nous ferons 240 kms sans rencontrer une pompe à essence ou un café. C'est le dilemne : route goudronnée ou pas? prenons la route en terre. Les nuages arrivent, l'eau qu'ils transportent ne tombera pas ici mais les derniers 60kms j'aimerais tout de même les faire sur une piste séche.
Un nuage de poussière (une voiture arrive en face) nous lui faisons signe, il s'arrête : c'est bien la route de Tom Price ? oui, il faut juste franchir deux creeks, elle n'est pas bien indiquée n'est ce pas ?
nous sommes rassurés et repartons Yep on a assez d'essence mais tout juste, faut pas qu'on se trompe. On y va, on y va, on y va mais c'est quand qu'on arrive ? y'a personne sur cette route, lentement l'angoisse monte, la route se dégrade et nous voyons qu'elle ne va pas qu'à Tom Price mais aussi à 250 kms de là, Tom Price faut tourner à droite.
Pas de route à droite, par contre on voit qu'une nouvelle mine va surement ouvrir pas loin de la route, il y a des tracto pelles, des camions d'essence, des camions pour damer la piste mais ils sont loins et on ne peut pas prendre le petit chemin labouré qu'ils ont créé, plus loin de gros camions, nous ralentissons, pas un chat, rien. Ah nous sommes sauvés voici une voiture, nous lui faisons signe il va si vite (c'est une voiture de la mine) qu'il ne voit pas que nous lui faisons signe tous les deux, si après nous avoir dépassé il fait marche arrière - bonjour elle est loin la route de Tom Price ? mais non pas du tout à 200 m il faut tourner à droite, merci merci. Deux cent mètres plus loin il n'y a rien nous continuons deux kilomètres et voyons deux géomètres ils font une nouvelle route pour la future mine et nous montrent la route à 50 m d'où nous sommes à droite, ouf "merci messieurs" en plus elle est goudronnée jusqu'à Tom Price, c'est le pied.
Camping, douche, boissons, courses, le lendemain pour reprendre la route vers le Karijinni Park nous nous pointons à l'unique station service de la ville "ben oui, c'est à dire le camion pour le diesel il va arriver aujourd'hui mais on sait pas quand" "bon ben on va faire un tour et on revient"
nous partons faire un piquenique il est 10 h et à 1 heure il est grand temps d'aller faire le plein, nouvelle version " le camion il arrive à minuit" ah...
Retour vers le camping où on nous dit que cela arrive tout le temps, on a l'impression d'être dans un livre de Stephen King, si ça se trouve on repartira jamais de Tom Price; LE LENDEMAIN MATIN QUAND ON FAIT LE PLEIN DE DIESEL LA POMPE A ESSENCE EST VIDE.
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